Alors que la COP 30 s’ouvre à Belém, à quelques centaines de kilomètres de la Guyane, les projections climatiques pour le territoire offrent un aperçu saisissant de ce qui attend le département à l’horizon 2100. D’après le programme Guyaclimat, élaboré par le BRGM et Météo-France, le territoire amazonien français sera confronté à un réchauffement marqué, à une saison sèche allongée et à une élévation notable du niveau de la mer.
Selon les scénarios établis par le GIEC, la température moyenne annuelle pourrait grimper de +2,5 à +4,1°C d’ici la fin du siècle. Les mois traditionnellement les plus chauds septembre et octobre deviendraient la norme, voire seraient dépassés. La saison sèche, déjà sensible sur le littoral, pourrait s’étendre d’environ deux semaines supplémentaires, tandis que les cumuls de précipitations chuteraient de 15 à 25 %, bouleversant les écosystèmes et les pratiques agricoles.
Autre menace majeure : la montée des eaux. Les études prévoient une élévation du niveau marin de 84 centimètres, avec une fourchette comprise entre 0,59 m et 1,17 m selon les émissions futures. Les zones côtières basses, où se concentrent les habitations et les infrastructures, seraient directement exposées à l’érosion et aux submersions répétées.
Si la Guyane bénéficie encore de sa vaste couverture forestière et de son rôle de puits de carbone, ces projections rappellent que l’Outre-mer français est en première ligne du changement climatique. Préserver les équilibres naturels du territoire, moderniser les réseaux d’eau et d’énergie, et renforcer la résilience des populations seront autant de défis nationaux dans les décennies à venir.
La Guyane, plus que jamais, incarne à la fois l’urgence écologique mondiale et la responsabilité française face à l’avenir du climat.



