Guyane : à Montsinéry, l’huître locale s’impose comme un pari économique et républicain

À Montsinéry-Tonnegrande, une aventure patiente et structurante est en train de porter ses fruits – ou plutôt ses coquilles. Après dix années d’efforts, de démarches administratives et de formations, la première ferme ostréicole pleinement conforme aux normes sanitaires voit enfin le jour en Guyane. À sa tête, Cerwan Golitin incarne cette France des territoires qui entreprend, innove et valorise ses ressources locales sans céder au fatalisme.

Soutenue par la commune et des financements européens, cette ferme marque une étape décisive : la sortie de l’informel et l’émergence d’une véritable filière aquacole guyanaise. L’huître de Montsinéry, charnue, aux notes boisées ou minérales selon son environnement, n’est plus un simple produit de cueillette traditionnelle. Elle devient un produit contrôlé, purifié, traçable, prêt à intégrer les circuits économiques légaux et à créer de la valeur sur le territoire.

Ce projet démontre une réalité trop souvent occultée dans les discours victimaires : la Guyane dispose d’atouts considérables dès lors que l’on choisit la rigueur, la science et l’investissement plutôt que l’assistanat. Les contrôles de l’eau, les protocoles sanitaires et la montée en compétence locale montrent qu’il est possible de concilier exigence républicaine et spécificités environnementales amazoniennes.

Au-delà de l’huître, c’est une vision qui s’affirme : celle d’un développement économique ancré dans le réel, respectueux des normes françaises et européennes, et porteur d’emplois locaux. À Montsinéry, la Guyane ne réclame pas, elle construit. Et elle rappelle, une fois encore, que les Outre-mer ne sont pas une périphérie fragile, mais une composante stratégique et productive de la France.