Alors que la COP 30 approche, le Conseil régional de l’Ordre des architectes de Guyane (CROAG) met en avant ses réflexions sur l’habitat du futur. Ce vendredi 17 octobre, une conférence organisée au Centre Spatial Guyanais à Kourou présente des solutions d’architecture adaptées à la montée des eaux et à l’évolution du climat.
Kourou, un laboratoire pour la ville de demain
Le choix de Kourou n’est pas anodin. Ville née de l’implantation du centre spatial, elle s’est développée rapidement sur des zones marécageuses, parfois sans réelle planification urbaine. Selon André Barrat, président du CROAG, la commune illustre parfaitement les vulnérabilités actuelles du littoral guyanais : « On est très bas par rapport au niveau de la mer, donc très exposés aux risques de submersion. »
Avec le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM), les architectes ont réalisé des simulations jusqu’en 2100 pour anticiper les zones susceptibles d’être submergées. Leur projet propose de nouvelles formes d’habitat, notamment des quartiers lacustres et des constructions sur pilotis, capables de résister aux variations du niveau marin tout en repensant la manière de vivre sur le littoral.
Ces réflexions intègrent aussi la dimension sociale, notamment pour les familles déplacées par les transformations urbaines. L’objectif est d’éviter les erreurs du passé et d’imaginer des solutions durables et inclusives.
En Guyane, le défi est aussi matériel. Le manque de ressources locales freine la construction écologique : la filière bois reste fragile, la production de brique limitée, et l’importation reste souvent la seule option. Malgré ces obstacles, le CROAG compte bien défendre à la COP 30 sa vision d’un habitat guyanais adapté au climat, enraciné dans son territoire et tourné vers l’avenir.