Le dernier rapport de l’Insee confirme un constat préoccupant : la Guyane reste en grande difficulté sur le front de l’emploi. En 2024, seulement 42 % des Guyanais occupaient un emploi, contre 69 % dans l’Hexagone. L’écart est abyssal et s’accentue avec une démographie galopante, rendant l’insertion encore plus complexe, surtout pour les jeunes dont plus d’un tiers ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation.

Le chômage a bondi à 17 % de la population active, soit dix points au-dessus de la moyenne nationale. Les femmes sont les plus touchées (21 % contre 13 % pour les hommes) et près de 30 % des jeunes sont sans emploi, un chiffre deux fois supérieur à celui constaté en métropole. Le problème ne se limite pas à l’absence d’emplois : le sous-emploi frappe 8 % des travailleurs, qui souhaiteraient travailler davantage.

Le diplôme reste une arme décisive. Si 85 % des titulaires de diplômes supérieurs ont un poste, ils ne sont que 22 % parmi ceux qui ont peu ou pas de qualifications. Le chômage de longue durée progresse aussi : 7 % de la population active est concernée, dont plus de la moitié n’a jamais travaillé. Cela traduit un enracinement durable dans l’exclusion professionnelle.

Ces chiffres, au-delà de leur brutalité, rappellent l’urgence d’une véritable stratégie de développement économique en Guyane. Les discours victimaires qui imputent tout à Paris occultent l’essentiel : sans relance de l’investissement productif, sans valorisation de la formation et de l’esprit d’entreprise, la jeunesse guyanaise restera prisonnière d’une économie de dépendance. C’est un enjeu national : l’avenir de la Guyane est une affaire française, et la République ne peut accepter que ce territoire stratégique soit condamné à l’assistanat et au chômage de masse.

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