Treize ans après les premières études, la société Triton, aujourd’hui filiale du groupe Voltalia, a officiellement lancé l’exploitation des bois immergés du lac de Petit-Saut, à Sinnamary. Ce projet industriel d’envergure, alliant valorisation du bois et production d’énergie, est présenté comme une initiative exemplaire en matière d’écologie et de développement local.
Un projet industriel durable et créateur d’emplois
Grâce au système SHARC, une technologie brevetée de coupe de bois sous-marin, les arbres immergés depuis la mise en eau du barrage en 1994 peuvent être extraits sans dégrader l’environnement. Les grumes les mieux conservées sont destinées à la construction, tandis que les bois de moindre qualité alimenteront la nouvelle centrale biomasse construite par Voltalia. Cette centrale de 10,5 mégawatts couvrira jusqu’à 8 % des besoins en électricité du littoral guyanais.
Le projet a déjà permis la création de 60 emplois directs, et à terme, jusqu’à 90 postes seront proposés, majoritairement à des travailleurs locaux. Soutenue par l’État, les collectivités et l’Office national des forêts (ONF), l’exploitation s’étendra sur environ 12 000 hectares, soit à peine 40 % de la surface du lac, afin de préserver les zones les plus sensibles pour la biodiversité.
Les revenus issus de la vente du bois seront réinvestis dans la gestion forestière et la protection de l’environnement. Pour Triton et Voltalia, cette démarche s’inscrit dans une logique d’économie circulaire : valoriser une ressource « oubliée » tout en évitant la déforestation. Le projet de Petit-Saut, d’un montant de plus de 200 millions d’euros, symbolise ainsi une nouvelle étape dans la transition énergétique et la revalorisation durable du patrimoine naturel guyanais.



