À Kourou, un conseiller municipal de la majorité, identifié comme Antony de Paiva, a été mis en examen et placé en détention provisoire pour assassinat. Il est accusé d’avoir tué par balle, mardi matin, un jeune sans domicile fixe d’origine surinamaise. L’élu, qui s’est rendu de lui-même aux autorités, a reconnu avoir tiré, affirmant que la victime avait commis un vol à son détriment plus tôt dans la nuit.

Ce drame a provoqué une onde de choc dans la ville spatiale. Le maire François Ringuet a immédiatement suspendu toutes les délégations de son élu, rappelant que ce geste isolé, d’une extrême gravité, ne saurait entacher la mission du conseil municipal. La justice doit désormais établir les circonstances précises de ce meurtre et dire si l’acte était prémédité.

Ce fait divers ne peut toutefois être dissocié du climat d’insécurité qui gangrène la Guyane. Avec 49 homicides enregistrés en 2024, soit un taux de 16,3 pour 100 000 habitants, la collectivité d’outre-mer reste, de loin, le département le plus criminogène de France. Plus de 60 % de ces meurtres impliquent des armes à feu, ce qui traduit une banalisation inquiétante de la violence armée.

Dans un tel contexte, il est impératif que la République fasse prévaloir son autorité. Ni les élus ni les citoyens ne sauraient se substituer à la justice, encore moins par les armes. Cet épisode dramatique rappelle l’urgence d’une stratégie nationale renforcée contre la criminalité en Guyane, où l’insécurité chronique nourrit les tensions sociales et fragilise le pacte républicain. La France doit réaffirmer que, partout sur son territoire, nul n’est au-dessus des lois.

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