Dans la nuit du 16 au 17 septembre 1989, la Guadeloupe vivait l’une des pages les plus sombres de son histoire moderne. Le cyclone Hugo, de catégorie 4, frappait de plein fouet l’archipel avec des rafales dépassant les 300 km/h. Trente-six ans plus tard, les témoins de l’époque se souviennent encore du bruit assourdissant du vent, des toitures arrachées, des routes coupées et des paysages dévastés. Beaucoup décrivent un avant et un après Hugo, tant la violence du phénomène a marqué les esprits.

Le bilan avait été dramatique : 11 morts sur le territoire, auxquels s’ajoutèrent 9 victimes dans le crash d’un hélicoptère de secours deux jours après le passage du cyclone. Plus de 25 000 personnes s’étaient retrouvées sans abri et près de 35 000 sinistrées. Des dizaines de milliers de familles avaient tout perdu. À La Désirade comme à Grande-Terre, les maisons éventrées, les palmiers déracinés et les terres dévastées avaient laissé l’image d’îles méconnaissables.

Une mémoire collective profondément marquée

De génération en génération, les récits de cette nuit d’enfer se transmettent. Certains se souviennent des voisins martelant leurs toitures en plein ouragan pour tenter de les sauver, d’autres racontent des véhicules écrasés par des arbres ou des paysages totalement rasés. Ce cyclone, surnommé par la suite « Hugo le Terrible », a non seulement bouleversé des vies mais aussi mis en évidence la vulnérabilité des territoires face à de tels phénomènes.

Hugo a servi de leçon. Depuis, la République a renforcé ses dispositifs de prévention, ses infrastructures et sa culture du risque cyclonique dans les Outre-mer. Mais la mémoire demeure vive : pour les Guadeloupéens, chaque 16 septembre reste un rappel du courage et de la résilience dont ils ont dû faire preuve. Preuve, s’il en fallait, que ces îles françaises de la Caraïbe, malgré l’adversité, continuent de se relever avec dignité et détermination.

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