L’État renforce son arsenal contre l’immigration irrégulière à Mayotte. Un nouvel arrêté, publié au Journal officiel, élargit l’accès à l’aide au retour pour les étrangers en situation irrégulière, tout en fixant des conditions strictes. Objectif : accélérer les départs volontaires, désengorger l’île et redonner à l’action publique les moyens de reprendre le contrôle face à une pression migratoire sans équivalent en France.
Cette aide au retour, gérée par l’OFII, couvre l’organisation administrative du départ, la prise en charge du billet et une allocation incitative pouvant atteindre 2 500 euros, montant dégressif selon le délai entre la notification d’une obligation de quitter le territoire et la demande de retour. Une aide complémentaire de 150 euros est possible lorsque l’étranger fournit lui-même son document de voyage. Le dispositif encadre également les opérations ciblées, comme le démantèlement de campements illégaux ou d’habitat insalubre, où des montants majorés pourront être versés.
Un dispositif ferme, ciblé, et réservé aux personnes sous OQTF
Les autorités rappellent que cette aide s’adresse uniquement aux étrangers faisant l’objet d’une obligation de quitter le territoire français. Nul ne peut en bénéficier plus d’une fois, et seules les personnes justifiant d’une présence d’au moins trois mois à Mayotte y auront accès, sauf exceptions prévues par la loi. Certaines nationalités, notamment celles de l’Union européenne, sont exclues. Le texte prévoit aussi une aide à la réinsertion pour les pays disposant d’un programme reconnu, à condition de présenter un projet viable.
Ce nouveau cadre s’inscrit dans la loi de programmation pour la refondation de Mayotte adoptée en août, qui vise à restaurer l’ordre républicain sur une île fragilisée par une immigration massive venue principalement des Comores. Avec près de la moitié de la population étrangère, dont une large part en situation irrégulière, Mayotte subit depuis des années une pression démographique et sociale insoutenable. L’État entend donc agir par tous les leviers, du contrôle des frontières à l’organisation des retours.
Cette réforme marque un pas supplémentaire vers une politique migratoire plus lisible et plus efficace à Mayotte. Elle répond au besoin urgent de réduire les flux irréguliers et de protéger un territoire où la moitié des habitants vit déjà sous le seuil de pauvreté. En clarifiant les règles, en renforçant les incitations et en encadrant strictement les conditions d’accès, l’État tente une ligne de fermeté indispensable pour restaurer la stabilité du département français le plus exposé aux déséquilibres migratoires.



