La plage de Yalimapo s’apprête à vivre un week-end hors norme. Pour leur 18e édition, les Jeux Kali’na rassemblent quarante équipes et près de 400 participants, un niveau jamais atteint jusque-là. Cinquante candidatures ont été déposées, mais le site, par nature contraint, impose une sélection stricte. Dans l’Ouest guyanais, l’événement s’annonce déjà comme le grand temps fort sportif et culturel du début décembre, porté par une mobilisation populaire intacte.

Tradition sportive, fierté culturelle et cohésion locale

Neuf épreuves sont prévues sur deux jours, quatre le samedi et cinq le dimanche, avec un programme dense et spectaculaire. Point d’orgue attendu, le retour de la course de pirogue en mer, absente depuis plusieurs années, symbole fort de l’identité kali’na. Les autres disciplines, du grimper de cocotier à la remontée de pirogue, en passant par le tir à la corde, le tir à l’arc, le tir au harpon, le transport de charge ou encore le jeu du diable, maintiennent l’esprit d’un défi collectif où l’endurance, l’agilité et la solidarité sont mises à l’épreuve.

L’édition 2025 marque aussi un élargissement notable. Pour la première fois, une équipe de Papaïchton se mesurera aux formations locales, démarche très remarquée dans une compétition historiquement enracinée à Awala-Yalimapo. Plusieurs communes du littoral sont représentées, de Saint-Laurent à Iracoubo en passant par Cayenne, Kourou ou Mana. Six équipes autochtones figurent dans la sélection, et toutes conserveront un nom en langue kali’na, manière assumée de faire vivre la transmission culturelle au coeur de la République.

La réussite de l’organisation repose sur près de 100 bénévoles, dont un contingent de jeunes du RSMA, engagés à la fois en soutien logistique et au sein d’une équipe participante. Ce week-end se déroulera dans un contexte environnemental fragile, la commune étant confrontée à l’érosion et aux risques de submersion. Mais c’est précisément là que les Jeux Kali’na prennent tout leur sens : un moment de résistance collective, de fraternité et de confiance dans l’avenir, où une communauté affirme sa place et sa continuité, pleinement inscrite dans la Guyane française et donc dans la France.

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