Installée à Paris mais profondément ancrée en Guyane, Karyna Aly revendique un fil direct avec ses origines. Conceptrice de bijoux faits main, elle dessine ses pièces puis confie leur réalisation à des femmes issues des peuples autochtones d’Amazonie, afin que la fabrication reste en Guyane et que ce geste artisanal traverse l’Atlantique sans perdre son âme.

Perlerie, transmission et fierté culturelle

La designer s’appuie sur la technique de la perlerie, un travail minutieux réalisé avec du fil, une aiguille et des perles. Elle dit avoir choisi de collaborer avec les six nations autochtones de Guyane, Kali’na, Lokono-Arawak, Palikur, Wayana, Teko et Wayampi, en assumant une démarche claire : faire naître ses bijoux de cet héritage et de ces gestes transmis.

Née à Cayenne, passée par Mana, Régina et Montsinéry, Karyna Aly se décrit comme « une femme de toutes les communes de Guyane », et aussi comme une femme caribéenne. Portée par l’influence de ses grands-mères créoles et d’un grand-père Teko, elle affirme n’avoir jamais imaginé faire autre chose que de la mode, et veut prouver que les savoir-faire locaux « n’ont rien à envier » aux techniques valorisées dans le luxe à Paris.

Son projet s’articule autour de trois piliers : l’hybridation entre cultures autochtones et créoles, la transmission aux générations futures, et la préservation de cet héritage. Avec une conviction : la Guyane n’a pas à attendre une reconnaissance extérieure pour exister. « Nous sommes déjà le luxe », martèle-t-elle, en appelant à la fierté et à la mise en avant des cultures ultramarines par celles et ceux qui les portent.

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