La Guyane reste la région la plus jeune de France, mais c’est aussi celle où la population vieillit le plus rapidement. Selon une étude publiée fin 2024, le nombre de personnes âgées y progresse de 6,7 % par an, un rythme bien supérieur à celui observé ailleurs. En 2018, les seniors représentaient 5,5 % de la population, mais d’ici 2050, leur nombre pourrait être multiplié par trois, sous l’effet conjugué de l’allongement de la vie et des migrations.
Une transition démographique marquée par la précarité et le manque de soins
Ce vieillissement accéléré s’accompagne d’une précarité préoccupante. Un tiers des plus de 65 ans vit sous le seuil de pauvreté, un taux quatre fois plus élevé qu’en métropole. Les solidarités familiales, longtemps garantes du maintien à domicile, peinent à compenser la vie chère et le chômage. Beaucoup d’aînés renoncent aux aides sociales, souvent à cause d’un manque d’information ou de démarches trop complexes.
Les conséquences sanitaires sont tout aussi alarmantes. Les personnes âgées deviennent dépendantes plus tôt et souffrent davantage de maladies chroniques, alors même que la Guyane manque cruellement de médecins spécialistes. Le territoire ne compte qu’un gériatre, un psychiatre et un neurologue libéraux pour toute la population.
Les auteurs de l’étude appellent à repenser l’offre sanitaire et médico-sociale, et à renforcer les dispositifs d’accompagnement des seniors. Car si la Guyane demeure jeune, son vieillissement rapide constitue un enjeu social et de santé publique majeur pour les décennies à venir.



