À l’occasion du Salon de l’immobilier bas-carbone (SIBCA), organisé du 3 au 5 septembre sous la nef du Grand Palais, la Guyane a été mise à l’honneur. Une distinction hautement symbolique, qui rappelle que nos Outre-mer, loin d’être en marge, sont à l’avant-garde des défis climatiques et des solutions de demain.
Alors que les territoires ultramarins subissent de plein fouet l’érosion côtière, les séismes, la sécheresse ou encore les cyclones, la Guyane incarne une singularité : pas de cyclones dévastateurs, mais une déforestation préoccupante et une hausse des températures bien supérieure à la moyenne mondiale. Ce paradoxe en fait une « sentinelle climatique », où la biodiversité amazonienne devient un atout autant qu’une responsabilité nationale.
La délégation guyanaise, composée notamment de jeunes ambassadeurs du climat, a rappelé deux réalités indissociables : la dénonciation des menaces (mercure lié à l’orpaillage illégal, fragilisation des ressources halieutiques) et la valorisation du savoir-faire local. Car l’habitat traditionnel guyanais, pensé depuis des générations pour allier confort, économie de moyens et respect de l’environnement, inspire désormais les architectes engagés dans la construction bas-carbone.
Au-delà du symbole, ce choix envoie un message clair à Paris : les Outre-mer ne sont pas seulement des « victimes » du climat, mais des territoires d’innovation et de résilience. Comme l’a rappelé Olivier Jacob, directeur général des Outre-mer, ils peuvent montrer l’exemple. C’est une leçon pour l’Hexagone, trop souvent prompt à ne parler des territoires ultramarins qu’à l’occasion de crises. Aujourd’hui, la Guyane prouve qu’elle est aussi une force de proposition, et qu’elle mérite toute sa place dans la grande stratégie nationale de transition écologique.