Chaque année, l’île connaît des épisodes de sécheresse à cette période. Longtemps considérés comme exceptionnels, ces épisodes deviennent désormais récurrents et s’aggravent au fil du temps. Plusieurs communes sont déjà placées sous vigilance et des restrictions ont été instaurées pour préserver la ressource en eau.
Des réserves en baisse et une gestion à repenser
Depuis septembre, la diminution des ressources se fait nettement sentir. Un arrêté préfectoral a placé six communes en phase de vigilance, et à Salazie, des restrictions municipales ont été prises. La situation est particulièrement critique au Port, où la nappe d’eau souterraine profonde affiche un fort déficit. « La recharge de la ressource se fait pendant la saison des pluies avec les cyclones, mais depuis 2010, les saisons sont plutôt défavorables », déplore Faïçal Badat, directeur général de l’Office de l’eau de La Réunion. Selon lui, il faudrait plusieurs « cyclones de l’eau » pour reconstituer les réserves.
Dans l’Est, pourtant réputé pour son humidité, la pluviométrie est en baisse. Les rivières du Mât, des Marsouins et Saint-Denis présentent des débits inférieurs aux moyennes saisonnières. « Il y a moins d’eau que d’habitude », confirme le directeur de l’Office. À Salazie, les captages de surface peinent à répondre à la demande, entraînant des coupures nocturnes dans certaines zones.
Ces constats ont été au cœur du Carrefour des gestions Outre-mer de l’eau et des déchets, organisé à Saint-Denis. Les experts y rappellent qu’à La Réunion, près de 30 % de l’eau captée est perdue avant d’arriver au robinet, à cause des fuites sur les réseaux. « Malheureusement, l’exception se généralise trop ces dernières années », alerte Faïçal Badat, qui appelle à une prise de conscience collective et à une gestion plus rigoureuse pour préserver la ressource en eau.



