À l’approche des fêtes de fin d’année, une évolution discrète mais réelle des habitudes de consommation se confirme à La Réunion. De plus en plus de Réunionnais se tournent vers les bières, vins et spiritueux sans alcool ou faiblement alcoolisés, un marché en pleine structuration qui séduit autant les particuliers que les professionnels du secteur.
Dans les caves et boutiques spécialisées du chef-lieu, ces produits dits no ou low alcohol occupent désormais une place visible. Chez certains cavistes de Saint-Denis, le rayon dédié s’est étoffé au fil des années pour répondre à une demande devenue constante. Selon les professionnels, il ne s’agit plus d’un effet de mode ponctuel, mais d’un véritable changement de comportement, porté par des consommateurs attentifs à leur santé, à leur responsabilité au volant ou à leurs performances sportives.
Cette clientèle est variée. Elle regroupe des personnes ayant fait le choix de réduire ou d’arrêter l’alcool, des femmes enceintes, des sportifs, mais aussi des consommateurs occasionnels souhaitant profiter du goût sans les effets de l’ivresse. L’argument revient souvent : retrouver les arômes et le plaisir, sans les conséquences.
Un marché porté par l’innovation et la demande
Du côté des cavistes spécialisés dans la bière, le constat est identique. Les ventes de bières légères, en dessous de 4 degrés, et de bières totalement désalcoolisées progressent régulièrement depuis plusieurs années. Les industriels ont clairement pris la mesure de cette évolution et proposent aujourd’hui des gammes de plus en plus qualitatives, tant sur le plan gustatif que sur la diversité des styles.
Contrairement aux idées reçues, cette tendance ne se limite plus au seul mois de janvier et au traditionnel Dry January. Les ventes s’étalent désormais sur toute l’année, avec des pics observés avant certains événements sportifs majeurs, comme le Grand Raid, où les pratiquants privilégient des boissons compatibles avec leur préparation physique.
Les chiffres nationaux confirment cette dynamique. Pour la première fois, en 2024, les ventes de boissons sans alcool ont été plus élevées en décembre qu’en janvier. En 2025, près d’un tiers des Français déclarent avoir déjà consommé des boissons no ou low alcohol, avec une progression marquée chez les 18-25 ans.
À La Réunion comme ailleurs, cette évolution traduit une consommation plus réfléchie, sans renoncer à la convivialité. Une tendance qui s’inscrit pleinement dans une économie de marché innovante, capable de s’adapter aux attentes nouvelles des consommateurs tout en préservant l’esprit des fêtes.



