Sur les réseaux sociaux, certains affirment que l’aluminium contenu dans l’eau du robinet provoquerait la maladie d’Alzheimer. En réalité, malgré plus d’un demi-siècle de recherches, la science n’a jamais confirmé ce lien de causalité.
Des études contradictoires et des conclusions prudentes
Dès les années 1960, des expériences sur des animaux ont suggéré que les sels d’aluminium pouvaient provoquer des lésions cérébrales semblables à celles observées dans Alzheimer. Depuis, plusieurs études épidémiologiques – notamment celles menées par le professeur Jean-François Dartigues – ont évoqué un possible lien entre une concentration élevée d’aluminium dans l’eau et un risque accru de démence. Mais ces travaux présentent de nombreuses limites et n’ont jamais permis d’établir de relation directe ni de dose-réponse claire.
Les recherches récentes, notamment canadiennes et péruviennes, aboutissent à des conclusions similaires : aucune preuve solide ne démontre que l’aluminium présent dans l’eau potable favorise la maladie d’Alzheimer. Les autorités sanitaires françaises et l’Organisation mondiale de la Santé partagent cette position. Le Haut Conseil de la santé publique rappelait dès 2017 qu’« il n’est pas raisonnable de considérer que l’aluminium a un rôle causal dans la maladie d’Alzheimer ».
En France, 98,5 % de la population consomme une eau contenant moins de 100 microgrammes d’aluminium par litre, un niveau sans danger connu. Les rares dépassements, observés ponctuellement dans les Outre-mer, ne modifient pas cette conclusion : aucune preuve scientifique n’établit que l’aluminium de l’eau du robinet provoque la maladie d’Alzheimer.