En fin de semaine, l’Assemblée nationale a franchi une étape décisive pour l’avenir économique de Mayotte. Ce vendredi, les députés ont adopté la partie recettes du PLFSS, incluant l’extension de la Lodeom au 101e département. Une mesure réclamée depuis des années par les entreprises mahoraises, confrontées à des charges sociales plus lourdes que dans les autres territoires ultramarins.

L’amendement, porté dans un premier temps par le Premier ministre Sébastien Lecornu puis renforcé par un amendement unanimement adopté d’Estelle Youssouffa, marque enfin la convergence économique engagée depuis la départementalisation. Alors que le SMIC doit être aligné sur celui de l’Hexagone en 2026, l’application de la Lodeom devient indispensable pour éviter un choc brutal sur la compétitivité des entreprises locales. Selon le gouvernement, l’allègement attendu représentera 32 millions d’euros de baisse du coût du travail.

Une transition sécurisée pour les entreprises mahoraises

Pour éviter toute rupture entre les dispositifs, le CICE (supprimé dans l’Hexagone mais encore en vigueur à Mayotte) sera maintenu jusqu’au 31 décembre 2026. Il s’agit d’une période de transition destinée à garantir la stabilité financière des employeurs, le temps que la Lodeom monte pleinement en puissance à partir du 1er juillet 2026. Cette avancée intervient un an après le cyclone Chido, alors que le gouvernement entend démontrer que la reconstruction de Mayotte passe aussi par un soutien massif à son tissu économique. La refondation du département ne peut réussir sans une politique volontariste en faveur de l’investissement, de l’emploi et de la compétitivité.

Le Sénat a par ailleurs adopté la veille la mission Outre-mer du budget 2026. Malgré une enveloppe globale en baisse, plusieurs dispositifs clés ont été préservés : défiscalisation, Lodeom, soutien à la LBU pour le logement, aide au syndicat de gestion de l’eau en Guadeloupe ou encore extension du passeport mobilité aux élèves avocats ultramarins. La Nouvelle-Calédonie bénéficiera, elle, d’un appui exceptionnel de 2,2 milliards d’euros pour sa reconstruction après les émeutes de 2024.

Alors que le PLFSS doit encore être adopté définitivement mardi, Mayotte obtient enfin l’une des réformes structurelles les plus importantes de son histoire récente. Une mesure de bon sens, qui renforce l’attractivité du territoire et donne aux entrepreneurs mahorais les outils nécessaires pour créer de l’activité et des emplois.

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