Le Syndicat des personnels de l’Éducation en Guadeloupe (SPEG) monte au créneau après la décision du ministère de l’Éducation nationale d’exclure le créole du concours 2026 de l’agrégation des langues de France. Alors que le breton, le corse et l’occitan sont maintenus, la langue créole disparaît du programme.
Une langue vivante, pilier de notre patrimoine
Créole guadeloupéen, martiniquais, guyanais ou réunionnais : ces langues régionales à base française sont un héritage culturel majeur. Elles racontent l’histoire, les luttes, la foi et la vie quotidienne de millions de Français d’Outre-mer. Les ignorer, c’est renier une part de notre identité nationale. De la Bretagne à la Corse, en passant par nos îles ultramarines, les langues régionales sont autant de spécificité à valoriser, de traditions à faire perdurer.
Pour le secrétaire général du SPEG, Jean Dernault, la décision du gouvernement relève d’un « traitement inacceptable ». Le syndicat rappelle que le créole figurait encore en juin dans la liste officielle des agrégations, avant d’être subitement écarté.
Le soutien des élus ultramarins
Le député guadeloupéen Olivier Serva a immédiatement apporté son soutien, dénonçant « un choix aux motivations obscures ». Dans un courrier adressé à la ministre démissionnaire de l’Éducation nationale, il rappelle que le créole est parlé par 1,6 million de Français et doit logiquement figurer parmi les langues de France dignes d’une agrégation.
Cette mobilisation rejoint une revendication plus large : la reconnaissance pleine et entière des langues régionales dans le respect de la République. Le créole n’est pas une langue étrangère ; c’est une langue française à part entière, issue de notre histoire commune.
Défendre nos racines, c’est défendre la France
Alors que l’école peine déjà à transmettre le goût de la langue et de la culture, il serait paradoxal d’affaiblir encore l’enseignement de nos traditions régionales. Qu’il s’agisse du breton, du corse, de l’occitan ou du créole, chacune incarne une facette de la France : diverse dans ses expressions, mais unie dans ses valeurs.
La défense du créole dans les concours nationaux n’est donc pas un combat localiste, mais une exigence de justice culturelle et patrimoniale. La France doit continuer à reconnaître et à transmettre ce qui fait sa richesse : son unité dans la diversité.



