Le « Kongloméra » s’élargit : un nouveau syndicat pour un dialogue social rénové en Guadeloupe
Le paysage syndical guadeloupéen continue d’évoluer. Le « Kongloméra », regroupement récemment créé pour moderniser les relations sociales dans l’archipel, a accueilli un nouveau membre : l’Union des salariés du commerce, industries et activités diverses (USCIAD). Cette adhésion marque une nouvelle étape dans la structuration d’un mouvement qui veut rompre avec les pratiques syndicales traditionnelles, souvent jugées trop conflictuelles.
Pour Lasana Belteji, secrétaire fraîchement élu de l’USCIAD, l’objectif est clair : « Réunir les travailleurs de différents secteurs et faire entendre leurs voix dans le respect du dialogue. Beaucoup souffrent en silence, nous voulons leur redonner confiance ». Une ambition que partage Raymond Gauthierot, conseiller juridique du Kongloméra, qui déplore « un syndicalisme en perte d’élan » et veut « remettre la défense des droits des salariés au centre du débat social ».
L’union entend se distinguer par une approche pragmatique et constructive : négocier avant de s’affronter, rencontrer le patronat et les responsables politiques en dehors des crises. Pour Luc Rubens, secrétaire général du Syndicat des travailleurs des produits pétroliers (STPPG), il s’agit d’adapter la méthode à un monde du travail qui change : « Les employeurs ont appris à anticiper les anciens schémas syndicaux. Nous devons, nous aussi, évoluer ».
Le Kongloméra, déjà composé de plusieurs structures comme l’Union des Travailleurs de la Protection Sociale (UTPS) ou le Syndicat interprofessionnel de la fonction publique d’État, territoriale et hospitalière (SIFETH), compte désormais peser davantage dans les négociations. Parmi ses priorités figure notamment l’ouverture du nouveau CHU de la Guadeloupe, dossier emblématique des tensions sociales locales.
En misant sur la concertation plutôt que sur la confrontation, le Kongloméra espère incarner une nouvelle génération syndicale plus unie, plus professionnelle et plus crédible pour replacer le dialogue social au cœur de la vie économique guadeloupéenne.
