Le couperet est tombé pour Maurice Gironcel. Le maire communiste de Sainte-Suzanne et président du Sidélec, le syndicat intercommunal d’électricité, a été condamné ce jeudi par le tribunal correctionnel de Paris à cinq ans de prison, dont deux ferme, ainsi qu’à cinq ans d’inéligibilité.

À 76 ans, l’élu écope aussi d’une amende de 60 000 euros. La justice a rappelé son rôle central dans le système de corruption et de favoritisme ayant entaché l’attribution de marchés publics d’électrification à La Réunion, pointant une récidive après une précédente condamnation en 2010.

Le jugement est assorti de l’exécution provisoire de l’inéligibilité, ce qui signifie que Maurice Gironcel devra quitter ses mandats municipaux et intercommunaux. Mais l’élu a annoncé dans la foulée son intention de faire appel, assurant vouloir « continuer le combat » et maintenir ses responsabilités politiques.

L’affaire a révélé une entente anticoncurrentielle entre plusieurs entreprises locales, qui se seraient alignées sur des prix artificiellement gonflés – jusqu’à trois fois les estimations – pour se partager les marchés. Plusieurs entrepreneurs ont déjà été condamnés dans le cadre de procédures de plaider-coupable, avec des amendes parfois lourdes et des interdictions temporaires de marchés publics.

Cette nouvelle condamnation d’un élu de premier plan jette une lumière crue sur les dérives qui gangrènent une partie de la vie politique réunionnaise. Alors que la population attend transparence et efficacité dans l’utilisation de l’argent public, cette affaire rappelle combien les réseaux d’influence et de clientélisme peuvent nuire au développement des territoires ultramarins.

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