Le Neoliner Origin, premier cargo à voile géant, s’apprête à traverser l’Atlantique vers Saint-Pierre-et-Miquelon

Le Neoliner Origin, plus grand cargo à voile jamais construit, s’apprête à lever l’ancre pour sa première traversée transatlantique. Avec ses 136 mètres de long, ses deux mâts en carbone de 75 mètres et ses 3 000 m² de voiles rigides, ce navire français marque une révolution dans le transport maritime décarboné.

Sorti des chantiers turcs il y a à peine une semaine, le voilier a déjà réussi ses premiers essais en mer, chargeant 300 voitures à Bastia avant de rejoindre Marseille. Fruit d’un partenariat entre la société Neoline et le groupe CMA CGM (qui détient 37 % du capital), ce navire vise à réduire jusqu’à 80 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport à un cargo traditionnel.

Une prouesse technologique française pour un défi environnemental mondial

Ses voiles en fibre de verre et carbone, conçues par les Chantiers de l’Atlantique, peuvent être hissées ou affalées en moins de trois minutes, et s’orientent automatiquement selon le vent. Grâce à des outils numériques de routage météo, le Neoliner pourra optimiser sa trajectoire et atteindre une propulsion entièrement vélique à 95 %, ses moteurs n’étant utilisés qu’à quai.

Après son baptême à Nantes le 13 octobre, le navire quittera Saint-Nazaire le 16 octobre pour rejoindre Saint-Pierre-et-Miquelon, puis Baltimore et Halifax. Il transportera jusqu’à 5 300 tonnes de marchandises pour des marques françaises comme Renault, Hennessy, Longchamp, Clarins, Rémy Cointreau, Bénéteau, Manitou ou La Fournée Dorée.

Pour Jean Zanuttini, président de Neoline, « le Neoliner Origin prouve qu’un navire rentable, performant et respectueux de l’environnement est possible ». La CMA CGM, qui opère plus de 650 navires dans 160 pays, voit dans ce projet un « démonstrateur industriel de la transition énergétique maritime ».

Alors que le transport maritime représente 3 % des émissions mondiales de CO₂, l’Organisation maritime internationale vise une neutralité carbone d’ici 2050. Avec le Neoliner Origin, la France prend une longueur d’avance, offrant une alternative crédible et exemplaire à la propulsion fossile.