L’archipel a posé en octobre son tout premier panneau solaire sur le toit de la patinoire de Saint-Pierre. Une expérimentation d’un an destinée à mesurer, dans les conditions locales, la capacité réelle du photovoltaïque à produire de l’électricité dans un territoire aujourd’hui dépendant à 100 % du fioul.
Une expérimentation stratégique avant un éventuel déploiement
Financé par le programme européen Green Overseas, ce premier test doit déterminer le « productible » local et vérifier l’adéquation entre production solaire et consommation. Bien que l’ensoleillement reste faible en hiver, les pics de production de mi-journée coïncident avec les pics de demande. Selon les premières estimations, entre 5 et 10 % de l’énergie finale pourraient être fournis par le solaire. Un second panneau sera installé à Miquelon pour compléter l’étude. Mais un frein majeur demeure : la programmation énergétique actuelle ne fixe aucun tarif de rachat pour l’électricité solaire, rendant impossible toute vente de surplus par les particuliers.
Si le photovoltaïque progresse, l’éolien peine à s’imposer malgré le fort potentiel venteux de l’archipel. Taille réduite du marché, contraintes aéronautiques et réticences administratives ont freiné les projets, même si une majorité d’habitants se montrent favorables aux énergies renouvelables.
Pour le territoire, l’enjeu est clair : réduire sa dépendance au fioul canadien et diversifier son mix énergétique grâce au solaire, à la cogénération, au bois énergie et surtout aux économies d’électricité. L’archipel avance par étapes, misant sur cette première expérimentation pour éclairer les choix à venir.



