Après deux ans et demi de calme, le Piton de la Fournaise connaît une nouvelle phase d’activité interne. Dimanche, l’Observatoire volcanologique du Piton de la Fournaise a enregistré près de 165 séismes en une journée, un chiffre inhabituel qui témoigne de mouvements en profondeur sous l’édifice.

Depuis la fin novembre, les signaux se multiplient. La sismicité a d’abord été détectée à 20 km sous le volcan, avant de remonter progressivement à 5 puis 2 km de profondeur. Les magnitudes restent faibles, mais la persistance du phénomène indique une possible remontée de magma. Les scientifiques constatent également une hausse légère du soufre mesuré au sommet.

Pressurisation du réservoir, mais aucun scénario arrêté

L’Observatoire confirme qu’une inflation du réservoir superficiel est en cours depuis dimanche, un processus déjà observé avant certaines éruptions. Toutefois, rien ne permet d’affirmer qu’un nouveau jaillissement aura lieu. Ce type de pressurisation peut durer plusieurs jours ou semaines, puis s’interrompre sans conséquence, comme l’a rappelé Aline Peltier, présidente de l’Observatoire.

Le préfet de La Réunion a néanmoins déclenché la phase de vigilance du plan ORSEC volcan le 28 novembre. Cette mesure entraîne les premières restrictions d’accès à l’Enclos, le périmètre dans lequel se situent la majorité des éruptions. Plusieurs sentiers demeurent fermés par précaution.

La dernière éruption du Piton de la Fournaise remonte au 10 août 2023. En moyenne, ses phases de repos durent entre trois ans et demi et six ans. Celle-ci aura donc été plus courte que d’habitude, ce qui justifie une surveillance renforcée des autorités. Pour l’heure, La Réunion reste dans une phase d’observation, sans danger immédiat annoncé pour la population.

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