Le feuilleton judiciaire autour du général Frédéric Marchi-Leccia, ancien directeur de la Sécurité civile en Nouvelle-Calédonie, a pris un nouveau tournant. Suspendu en mars puis révoqué en juillet dernier par le gouvernement calédonien, l’officier de 62 ans a saisi le tribunal administratif de Nouméa en référé-suspension.

Mardi 16 septembre, le juge a mis en lumière une fragilité juridique de la décision. En soulignant que « la perte de confiance n’est pas une faute », il a interrogé les représentants du gouvernement sur les fondements réels de la révocation. L’argument avancé par l’exécutif – un article du statut de la fonction publique prévoyant la fin d’un détachement – ne s’appliquait pas en l’espèce, puisque l’intéressé n’avait pas demandé la rupture de son contrat. Cette situation a été qualifiée « d’errance juridique ».

Frédéric Marchi-Leccia, qui conteste fermement les accusations de malversations financières et de harcèlement moral, dénonce une décision précipitée alors même que deux enquêtes pénales et une enquête administrative sont toujours en cours. Le paradoxe a été relevé à l’audience : bien qu’il conserve logement et véhicule de fonction, il n’est plus rémunéré depuis sa révocation.

Cette affaire illustre une nouvelle fois les dérives de gouvernance en Nouvelle-Calédonie, où la confusion entre soupçon et condamnation fragilise les institutions. La Sécurité civile, pilier de la protection des populations, se retrouve affaiblie par un conflit politico-juridique qui ne profite qu’aux partisans du désordre. Dans l’attente d’une décision sur le fond, c’est la crédibilité de l’exécutif local qui se trouve directement mise en cause.

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