Relancé fin septembre dans l’Hexagone, le “leasing social” devait incarner la démocratisation de la voiture électrique. Or, en Guadeloupe, le dispositif n’a toujours pas vu le jour, contrairement à La Réunion. Une absence qui interroge, d’autant que la transition écologique doit concerner tous les Français, y compris d’Outre-mer.

Le principe du leasing social est simple : permettre aux foyers modestes de louer un véhicule électrique neuf pour moins de 200 euros par mois, sans apport initial, grâce à un financement public. Une mesure de justice sociale et environnementale, financée par le mécanisme du “pollueur-payeur”. Mais sur le terrain guadeloupéen, les concessionnaires estiment le modèle inapplicable. Ils invoquent un coût d’achat plus élevé, des taux d’intérêt supérieurs et une “usure accélérée” des véhicules liée au climat. Des arguments qui, s’ils ne sont pas infondés, trahissent surtout une inertie industrielle et une absence d’adaptation locale du dispositif.

À l’inverse, La Réunion, dotée d’un réseau de concessionnaires mieux structuré, a su s’intégrer au programme dès sa première édition. Ce contraste souligne un problème de gouvernance : alors que Paris finance la mobilité verte, les Antilles restent souvent à la marge des politiques nationales. Pourtant, l’égalité réelle suppose que la transition énergétique s’applique sur tout le territoire de la République, sans exception.

En Guadeloupe, où le prix des carburants reste sous tension et où la dépendance à la voiture individuelle est forte, refuser ou retarder l’accès au leasing social revient à priver les ménages modestes d’une solution de modernité. Plus qu’un dossier technique, c’est un enjeu d’équité républicaine.

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