L’enseignement catholique de Nouvelle-Calédonie tire la sonnette d’alarme. Par une déclaration solennelle rendue publique le 27 octobre à Nouméa, son directeur Manoël Van Aerschodt a annoncé une série de mesures d’urgence si les pouvoirs publics ne débloquent pas 630 millions de francs CFP d’ici la fin novembre. Faute de ce financement, la Direction diocésaine de l’enseignement catholique (DDEC) se dit contrainte de suspendre les repas de cantine dès le 3 novembre, une décision qui priverait plus de 9 000 élèves de repas scolaires.

Selon la DDEC, cette situation critique n’est pas liée à une mauvaise gestion, mais au non-versement par plusieurs collectivités des contributions prévues par la délibération n° 360, adoptée pour financer la restauration et l’hébergement dans les établissements privés sous contrat. La trésorerie serait désormais « au bord de la rupture », alors même que l’enseignement catholique scolarise près de 12 000 élèves dans l’archipel.

Les internats continueront d’assurer petits-déjeuners et dîners pour environ 900 pensionnaires, mais la restauration du midi sera également suspendue. En parallèle, 32 contrats à durée déterminée ne seront pas renouvelés, première étape avant un possible plan de licenciement économique touchant « plusieurs centaines de personnels » si aucun accord n’est trouvé avant la fin de l’année.

Le directeur dénonce une « inaction politique » prolongée malgré des alertes répétées depuis février 2024. Il fustige la demande d’un nouvel audit, estimant que la situation ne relève plus d’un diagnostic, mais d’une urgence de financement. Trois mesures sont désormais exigées :

Le versement immédiat des 630 millions de francs dus ;

Une révision des taux planchers de financement pour 2026 ;

Une modification de la délibération n° 360 pour confier la gestion directe au gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.

L’enseignement catholique, pilier historique du système éducatif calédonien, se trouve ainsi au bord d’une crise sociale et institutionnelle majeure. En cas de blocage prolongé, certaines écoles pourraient ne pas rouvrir à la rentrée 2026 un scénario qui poserait la question du maintien même du pluralisme éducatif dans l’archipel.

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