La colère gronde chez les ambulanciers du Smur en Nouvelle-Calédonie. Ce vendredi 3 octobre, l’équipe volante du service a cessé le travail une heure durant devant le Médipôle de Dumbéa. En cause : une série de caillassages contre leurs véhicules, qui mettent en danger soignants et patients.
Ces attaques ne sont pas nouvelles, mais leur fréquence inquiète. À Magenta en juillet, puis à Koutio en septembre, des projectiles ont frappé des ambulances en intervention. « Heureusement qu’on roulait vite. À vitesse normale, le pare-brise aurait pu céder », témoigne une conductrice. Derrière ces gestes irresponsables, c’est toute une chaîne de secours qui vacille. Les équipes du Smur réalisent jusqu’à sept sorties par jour. Chaque caillou lancé peut signifier un retard, voire une impossibilité d’intervention, donc une « perte de chance » pour des patients en détresse.
Le malaise dépasse les ambulances terrestres. En 2024, l’hélicoptère du Smur avait lui aussi été pris pour cible. Son chef de service rappelle qu’un appareil endommagé, c’est la fin des secours aériens pour toute la Calédonie. Les soignants lancent donc un appel à la population : « Aidez-nous à vous aider ».
Face à cette violence absurde, une vérité s’impose : protéger les sauveteurs, c’est protéger la société toute entière. La République investit dans des moyens modernes de santé et de secours. Mais à quoi servent-ils si certains transforment les quartiers en zones de non-droit où les soignants craignent de pénétrer ? Ici comme ailleurs, il faut faire respecter l’autorité et la loi pour que la mission de soin reste possible. Les ambulanciers n’ont pas vocation à devenir des cibles, mais à sauver des vies.



