Depuis le 1er janvier 2025, les communes de Guadeloupe sont devenues autorités organisatrices de l’accueil du jeune enfant, un changement majeur qui place les collectivités locales au centre des politiques de la petite enfance. Ce jeudi 16 octobre, la CAF de Guadeloupe a réuni élus et professionnels à Baie-Mahault pour faire le point sur la mise en œuvre de ce nouveau dispositif et sur les défis à venir.
L’objectif est clair : offrir un accueil de qualité pour les tout-petits et mieux répondre aux besoins des familles. Mais la réalité reste difficile : seulement 4 demandes sur 10 de places en crèche sont satisfaites sur l’archipel, contre 6 sur 10 dans l’Hexagone. Ce déficit touche particulièrement les communes rurales et les foyers modestes.
À Baie-Mahault, la crèche Eva Benjamin illustre ces difficultés : malgré une équipe de 29 professionnels et un environnement exemplaire, la directrice Maryse Manne déplore un équilibre budgétaire fragile. Les dépenses, bien que transparentes, dépassent souvent les moyens des structures, obligeant les communes à solliciter davantage d’aides.
La CAF de Guadeloupe et de Saint-Martin mobilise pour sa part plus de 10 millions d’euros afin de soutenir les communes dans la création et la rénovation de structures d’accueil. L’ambition affichée est d’atteindre un taux de couverture de 55 % d’ici 2027, soit une progression significative vers un service public plus équitable et accessible.
Cette réforme, si elle impose de nouvelles responsabilités aux maires, redonne aussi du sens à l’action communale de proximité, en permettant à chaque territoire d’adapter son offre aux besoins réels des familles. Un défi autant administratif que social, mais indispensable pour bâtir une Guadeloupe plus solidaire dès la petite enfance.