À Miquelon-Langlade, le conseil municipal du 2 octobre a marqué un tournant sur plusieurs sujets majeurs : la gouvernance de l’usine de pêche A Mare Labor, l’entretien des routes, la prolifération des caravanes et la relocalisation du village. Autant de dossiers révélateurs des tensions persistantes entre la commune et la collectivité territoriale.

Le maire, Franck Detcheverry, devient président-directeur général d’A Mare Labor, la société d’économie mixte qui gère l’usine de transformation des produits de la mer. Objectif affiché : redynamiser une structure jugée à l’arrêt depuis deux ans et relancer les circuits de distribution locaux. “Aujourd’hui, tout part vers le Canada. Il faut qu’une partie de la pêche de Saint-Pierre-et-Miquelon alimente nos îles”, plaide l’élu, qui veut repositionner la filière au service du territoire.

Autre dossier brûlant : la voirie. La municipalité réclame à la collectivité territoriale le remboursement de 430 000 euros pour des travaux d’entretien réalisés sur des routes dont cette dernière est propriétaire. Le tribunal administratif, saisi par le maire, a reconnu son droit à installer des ralentisseurs dans le cadre de ses pouvoirs de police, tout en rappelant que l’entretien des routes incombe bien au propriétaire. La collectivité a désormais deux mois pour répondre au recours indemnitaire, faute de quoi la commune envisage une action en justice.

Le conseil s’est également attaqué à la question des caravanes et mobil-homes installés à l’année, parfois illégalement. Un huissier a été mandaté pour dresser un inventaire complet. “Il faut que chacun participe à l’effort budgétaire de la commune, tout en garantissant la sécurité et la propreté de notre île”, insiste Franck Detcheverry.

Enfin, la relocalisation du village progresse : onze nouvelles parcelles seront viabilisées, portant à vingt-six le nombre total dans la première phase. Les financements proviennent en partie de fonds initialement prévus pour un projet industriel abandonné. Le maire espère sécuriser des crédits pluriannuels dès la formation du prochain gouvernement, afin d’accélérer un chantier qu’il juge vital pour l’avenir de la commune.

Entre gestion économique, cadre de vie et autonomie communale, Miquelon-Langlade continue de défendre sa place et sa vision dans l’archipel.

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