Les représentants des intercommunalités ultramarines ont fait entendre leur voix à Toulouse, du 8 au 10 octobre, lors de la 35ᵉ Convention d’Intercommunalités de France. Face aux défis budgétaires, logistiques et institutionnels, ils ont rappelé l’importance de l’action locale pour maintenir la présence de la République jusque dans les territoires les plus isolés.

Au cours d’une matinée spécialement consacrée aux Outre-mer, Lyliane Piquion-Salomé, présidente d’Interco’ Outre-mer, a dressé un constat lucide : les intercommunalités ultramarines peinent à assurer les services publics essentiels (eau, déchets, logement, sécurité, éducation) dans un contexte de dotations insuffisantes et de fiscalité inadaptée. Les élus demandent une adaptation des normes nationales et un accompagnement financier réel pour chaque transfert de compétence.
Cette demande s’inscrit dans un contexte plus large de décentralisation inachevée. Les territoires d’Outre-mer souhaitent obtenir une différenciation légale qui tienne compte de leur insularité, de leur éloignement et des pressions migratoires, sans remettre en cause leur appartenance à la République.
L’expérience guyanaise mise en avant
Parmi les échanges les plus remarqués, Sophie Charles, présidente de la Communauté de communes de l’Ouest guyanais, a présenté la mise en œuvre d’un plan intercommunal de sauvegarde dans une région marquée par l’isolement géographique et des aléas climatiques extrêmes. Elle a rappelé les difficultés d’accès à certaines communes, parfois uniquement atteignables en pirogue, et la nécessité d’un cadre d’intervention clair entre l’État et les collectivités locales.
Ces exemples illustrent les réalités du terrain : la continuité républicaine ne peut être assurée que si les moyens humains, logistiques et financiers suivent.
Une même ambition : faire République avec ses Outre-mer
Dans son allocution, Lyliane Piquion-Salomé a rappelé que les Outre-mer ne sont pas des périphéries, mais des composantes essentielles de la nation. « Reconnaître leur spécificité, c’est renforcer l’unité nationale », a-t-elle déclaré. Cette 35ᵉ convention a ainsi réaffirmé le rôle stratégique et géopolitique des Outre-mer, en première ligne face au changement climatique et aux enjeux économiques régionaux.
Le message des élus ultramarins est clair : ils ne demandent pas un traitement d’exception, mais une reconnaissance pleine et entière de leur contribution à la République et de leur place au sein de la France.



