Emmanuel Macron réunira les élus de Nouvelle-Calédonie le 16 janvier 2026 pour « poursuivre le dialogue » et, surtout, clarifier l’accord de Bougival signé le 12 juillet 2025. Une initiative qui intervient alors que la perspective d’une consultation anticipée, un temps envisagée pour mars 2026, s’enlise et que les indépendantistes du FLNKS ont déjà rejeté le texte.

Un « point d’étape » à l’Élysée, dans un calendrier fragilisé

Dans un courrier adressé aux élus locaux, le chef de l’État annonce un nouveau temps d’échange destiné à « ouvrir de nouvelles perspectives politiques » et à lever les ambiguïtés autour de Bougival. Mais, sur le terrain, la manœuvre est accueillie avec prudence, voire crispation : le député Nicolas Metzdorf dit craindre qu’on cherche à « rouvrir » l’accord pour permettre au FLNKS de revenir avec ses revendications, au risque de prolonger l’instabilité.

Signe de cette fragilisation, le projet de loi portant l’organisation d’une consultation anticipée des Calédoniens sur l’accord n’a finalement pas été inscrit à l’ordre du jour du Conseil des ministres comme prévu. Or sans calendrier clair, le territoire reste suspendu à une séquence politique incertaine, alors même que l’économie calédonienne demeure durement marquée par les violences du printemps 2024.

Entre clarification nécessaire et risque de surenchère indépendantiste

Bougival prévoit un changement lourd : la création d’un « État de la Nouvelle-Calédonie » inscrit dans la Constitution française. Une partie des forces politiques locales continue de soutenir le texte, tout en demandant des ajustements pour dégager un consensus minimal. Dans ce contexte, le vote consultatif du Congrès calédonien du 8 décembre a confirmé l’impasse, avec 19 pour, 14 contre et 19 abstentions.

Mais si le dialogue est utile pour sécuriser la paix civile et la continuité républicaine, la France doit tenir un cap, sans céder au chantage à la rue et à la surenchère institutionnelle. Les Calédoniens attendent d’abord de la stabilité, du travail et le retour durable de l’autorité publique.

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