Les mangroves de Wallis et de Nouvelle Calédonie sont désormais classées dans la zone rouge du risque écologique. Selon un rapport publié le 11 décembre par le comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature et l’Office français de la biodiversité, celles de Wallis sont en danger critique, le dernier stade avant l’effondrement, tandis que celles de Nouvelle Calédonie sont jugées vulnérables. Une alerte sérieuse pour des écosystèmes clés du Pacifique français.
Wallis prise en étau entre urbanisation et montée des eaux
À Wallis, la situation est jugée particulièrement alarmante. Les mangroves y sont confinées sur une bande côtière très étroite, coincées entre l’océan et une route qui ceinture l’île et empêche toute extension vers l’intérieur des terres. Avec l’élévation du niveau de la mer liée au changement climatique, ces mangroves risquent d’être progressivement submergées, sans possibilité de se déplacer. Malgré une surface globalement stable, leur vulnérabilité structurelle place l’archipel au seuil de l’effondrement écologique.
En Nouvelle Calédonie, les mangroves sont pour l’instant classées comme vulnérables, principalement en raison de la pression de l’urbanisation et des aménagements côtiers. Le rapport souligne toutefois que selon les scénarios climatiques, notamment une montée rapide des eaux d’ici 2080, la situation pourrait basculer vers un niveau de danger plus élevé. Une élévation trop rapide empêcherait les mangroves de compenser par la sédimentation naturelle, entraînant leur noyade progressive.
Au delà de leur valeur paysagère, les mangroves jouent un rôle essentiel pour la biodiversité, la protection des côtes contre l’érosion et les submersions marines, ainsi que pour la résilience des territoires face aux tempêtes. Le rapport appelle à des décisions claires, en particulier un encadrement strict de l’urbanisation littorale et un renforcement des politiques de protection.
Dans le Pacifique comme ailleurs, la préservation de ces milieux relève d’un choix de responsabilité. Protéger les mangroves, c’est défendre un patrimoine naturel français stratégique, au service des populations locales, de l’environnement et de la souveraineté écologique de la France dans ses Outre mer.


