La rentrée scolaire 2025 à La Réunion révèle une nouvelle fois une faille préoccupante dans l’accompagnement des enfants en situation de handicap. Selon le collectif des Parents Invisibles 974, plus de 1100 familles seraient actuellement sans accompagnant d’élèves en situation de handicap (AESH). Derrière ce chiffre, ce sont des enfants qui se voient privés du soutien pourtant validé par leurs notifications de la MDPH, et des parents désemparés, ballottés entre administrations et promesses non tenues.
Pour nombre de familles, les dysfonctionnements se cumulent : notifications non respectées, accompagnements réduits ou mutualisés, horaires non assurés. Les parents dénoncent un climat de mépris et d’abandon, où les droits des enfants sont relégués au rang de variable d’ajustement budgétaire. Cédric Bourane, porte-parole du collectif, rappelle que l’inclusion scolaire n’est pas une faveur mais un droit garanti par la République, et qu’il ne peut être question de faire des économies sur le dos des plus fragiles.
Le rectorat avait annoncé cet été le recrutement de 80 à 90 AESH supplémentaires, mais sur le terrain, la réalité est toute autre : près de 300 AESH restent en attente de formation ou de mission, livrés eux aussi à la précarité et au manque d’encadrement. Faute de formation adaptée, certains reconnaissent ne pas savoir gérer des situations courantes comme l’accompagnement aux toilettes ou la prise en charge lors d’une crise.
Les élus locaux, alertés à maintes reprises, réclament l’intervention urgente de l’État. Même le député Perceval Gaillard a interpellé la ministre de l’Éducation nationale dans une question écrite, soulignant l’urgence de garantir une scolarité normale aux enfants porteurs de handicap. Mais à ce jour, aucune réponse concrète n’a été apportée aux familles.
Cette situation met en lumière l’injustice criante vécue par les ultramarins : alors que l’école inclusive est affichée comme une priorité nationale, dans la réalité, des enfants réunionnais sont laissés au bord du chemin, leurs parents contraints de se battre seuls pour un droit fondamental.