La situation sanitaire reste critique à Maré, où aucune sage-femme n’est actuellement en poste. Depuis fin septembre, les femmes enceintes doivent se rendre jusqu’à Nouméa pour leurs consultations et leurs suivis de grossesse. Une conséquence directe du manque chronique de personnel médical dans les Îles Loyauté, où la province fonctionne depuis plus d’un an en mode dégradé.
Selon Marie-Rose Waïa, directrice de la DACAS, une sage-femme devait revenir en novembre après un congé forcé, mais d’ici là, seules des solutions temporaires permettent de maintenir un minimum de service. Des sages-femmes venues de Lifou se relaient à tour de rôle une semaine sur place, un dispositif d’urgence jugé intenable sur la durée.
La province des Îles dit poursuivre activement ses recherches de recrutement, mais les candidatures reçues ne seront disponibles qu’à partir de janvier 2026. En attendant, les médecins et infirmiers assurent la PMI et les urgences obstétricales sont évacuées vers Nouméa.
La crise dépasse le seul cas de Maré : les effectifs médicaux ont été divisés par deux sur l’ensemble des îles. Il n’y a plus de dentiste à Maré, plusieurs postes d’aides-soignants ont disparu et seuls trois médecins sont en activité, contre six auparavant. Les soignants, qui débrayent chaque matin depuis mai, dénoncent un abandon progressif du service public de santé dans les îles.
Cette situation, indigne d’un territoire français, rappelle l’urgence d’un redressement coordonné de l’État et de la province. Car au-delà des moyens, c’est le principe même d’égalité d’accès aux soins – au cœur du pacte républicain – qui est aujourd’hui mis à l’épreuve dans les Loyauté.



