Deux mineurs âgés de 11 et 13 ans sont portés disparus depuis vendredi à Maripasoula, en Guyane. Selon les éléments communiqués par le parquet de Cayenne, les enfants se sont enfuis au moment où ils devaient être confiés à une famille d’accueil, après avoir été retirés du domicile familial à Papaïchton.
Deux enquêtes, disparition inquiétante et violences habituelles
Le parquet précise avoir été saisi le 12 décembre 2025 d’un signalement émanant d’un médecin du dispensaire de Papaïchton. Ce signalement fait état de sévices graves constatés médicalement, mais aussi de privations alimentaires, menaces et négligences. Au regard du danger et de l’urgence, une ordonnance de placement provisoire a été prise le même jour, avec une prise en charge immédiate par l’Aide sociale à l’enfance. En parallèle, une enquête pénale a été ouverte pour violences habituelles sur mineurs de 15 ans.
Le parquet confirme que les enfants ont été conduits à Maripasoula pour rejoindre la famille d’accueil désignée. Les services de l’ASE auraient organisé le transport en taxi, sans en référer directement à l’autorité judiciaire. À leur arrivée, vers 20h45, devant le domicile de la famille d’accueil, les deux mineurs ont pris la fuite.
Une enquête pour disparition inquiétante a été ouverte et confiée à la communauté de brigades de Maripasoula. Les recherches mobilisent des contrôles de véhicules et de pirogues, des auditions de commerçants, restaurateurs et piroguiers, ainsi que 24 militaires, avec l’appui de chefs coutumiers sollicités côté français et surinamais. La gendarmerie a également indiqué avoir engagé des effectifs et une équipe cynophile.
L’affaire suscite une forte émotion et des interrogations, notamment après une prise de position publique de Christiane Taubira, qui critique les conditions pratiques du transfert. Pour l’heure, la priorité reste la même, retrouver au plus vite les deux enfants et établir précisément les responsabilités, tant sur le volet pénal que sur la chaîne de décision et d’exécution du placement.



