La crise de l’eau dans le nord de la Martinique prend un tour plus tendu encore.
Alors qu’une grève lancée le 11 août par la CGTM (La Confédération générale du travail de la Martinique) perturbe déjà la distribution, la Communauté d’agglomération du Pays Nord (CAP Nord) a adressé une mise en demeure à la SAUR Martinique. Motif : le non-versement intégral de la prime de 3 000 euros promise aux salariés transférés de la Société Martiniquaise des Eaux (SME) lors de la reprise du service en octobre 2024.
Selon le contrat, cette prime dite de bienvenue devait être réglée dès janvier 2025. Mais seuls 1 500 euros ont été versés, le reste étant conditionné par la direction de la SAUR. Pour CAP Nord, cette retenue constitue une violation claire des engagements contractuels. L’intercommunalité rappelle que le mémoire technique annexé au contrat de délégation de service public a valeur d’obligation, et qu’un tel manquement expose la société à des pénalités financières.
Le conflit nourrit la colère des agents, dont le mouvement social réclame non seulement le versement immédiat du solde, mais aussi la prise en charge des jours de grève. En attendant, les usagers subissent une perturbation accrue de la distribution d’eau, dans un contexte déjà tendu autour de la gestion de cette ressource vitale.
Dans son courrier, CAP Nord prévient qu’à défaut de régularisation rapide, elle engagera toutes procédures nécessaires pour assurer la continuité du service public. Un avertissement qui place la SAUR sous pression, entre la défiance des salariés et celle des collectivités.
Illustration : Ligne de Presse (licence : infooutremer.fr)
Patrice Clech
Journaliste et analyste, il consacre ses travaux aux dynamiques politiques, sociales et culturelles des Outre-mer, qu’il explore avec rigueur et passion.