Le garde des Sceaux était en Martinique ce mardi pour une visite express, centrée sur les conditions de détention et la lutte contre la criminalité. Point d’étape avec les magistrats, échanges avec les syndicats pénitentiaires et inauguration d’une structure d’accompagnement vers la sortie à Ducos ont rythmé ce déplacement dense.
Une SAS pour préparer la réinsertion des détenus
Le ministre a inauguré la nouvelle structure d’accompagnement à la sortie, installée à l’entrée du centre pénitentiaire. Ce bâtiment accueillera 120 détenus en fin de peine ou en semi-liberté, afin de faciliter leur retour à la vie civile. Encadrés par quatre conseillers d’insertion et de probation ainsi qu’une psychologue, les bénéficiaires disposeront d’un suivi destiné à reprendre des repères sociaux et administratifs essentiels. La maire de Ducos, Aurélie Nella, salue un équipement attendu et soutenu par la commune dès sa conception. Gérald Darmanin insiste sur la vocation de ce dispositif, pensé pour éviter les sorties sèches dans un établissement où la surpopulation carcérale pèse lourdement. L’objectif est d’accompagner les détenus dans la recherche d’un emploi, d’un logement ou dans leurs démarches de santé avant leur retour en liberté.
Sur le terrain, les syndicats rappellent toutefois que les moyens restent insuffisants. Ils alertent sur la charge de travail, les carences en personnel et les difficultés structurelles de la prison de Ducos. Le ministre affirme pour sa part que le budget de la Justice permettra le recrutement de mille agents pénitentiaires en France en 2026, dont une part pour les Antilles.
Il annonce également qu’un lieu d’hospitalisation psychiatrique, absent à ce jour en Martinique, devra être créé l’an prochain. Environ un cinquième des détenus de Ducos souffrent de pathologies nécessitant un suivi médical spécialisé qui ne peut être assuré en détention classique.
En début de journée, Gérald Darmanin avait rencontré les magistrats de la cour d’appel pour évoquer les difficultés des juridictions ultramarines et le débat sur l’avenir des cours criminelles départementales. Il a confirmé le renfort annoncé de magistrats au sein de la JIRS pour faire face au narcotrafic.
Cette visite éclair se conclut sur une série d’engagements, dont certains restent suspendus au vote du budget. Reste à vérifier que les annonces ministérielles se concrétisent réellement dans un territoire confronté à une pression judiciaire et pénitentiaire parmi les plus fortes du pays.



