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L’historienne et ancienne directrice des Archives départementales de la Martinique, Liliane Chauleau, est décédée à l’âge de 90 ans. Première Martiniquaise à avoir dirigé cette institution, elle aura consacré plus de trente années de sa vie à la sauvegarde, à la structuration et à la transmission du patrimoine historique de l’île.

Connue et respectée sous l’appellation volontairement assumée de « Madame le directeur », Liliane Chauleau a profondément marqué l’histoire administrative et intellectuelle de la Martinique. Entrée aux Archives à une époque où les documents étaient encore conservés dans des locaux inadaptés, elle a œuvré avec détermination pour doter le territoire d’un véritable outil de conservation conforme aux standards nationaux. Le bâtiment actuel des Archives départementales porte d’ailleurs son empreinte, au point que la salle de lecture a été baptisée de son nom.

Une vie dédiée à la mémoire et à la transmission

Archiviste paléographe de formation, diplômée de l’École des chartes, Liliane Chauleau avait très tôt fait le choix de consacrer ses travaux à la Martinique. Dès 1961, sa thèse portait sur l’histoire de l’île, signe d’un engagement intellectuel précoce et constant. Historienne rigoureuse, elle a su conjuguer exigence scientifique et volonté de rendre l’histoire accessible au plus grand nombre.

Ses anciens collègues et successeurs saluent une professionnelle intransigeante sur la qualité de la conservation, soucieuse de hisser les Archives départementales au niveau des meilleures pratiques françaises et européennes. Elle n’a jamais cessé de défendre l’idée que la mémoire documentaire constitue un pilier essentiel de l’identité collective et de la continuité républicaine.

Auteure de nombreux ouvrages de référence, notamment sur la vie quotidienne aux Antilles aux XVIIIᵉ et XIXᵉ siècles ou sur l’évolution démographique de la Martinique, Liliane Chauleau a également multiplié conférences et interventions publiques. Son nom était connu bien au-delà du cercle universitaire, tant elle incarnait, pour beaucoup de Martiniquais, l’accès à leur propre histoire.

Avec sa disparition, la Martinique perd une grande servante de la culture et du patrimoine, attachée à la transmission, à la rigueur et à la valorisation de l’histoire dans le cadre national. Son héritage intellectuel et institutionnel demeure, au service des générations futures et de la mémoire collective de l’île.

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