Le collège Roger-Castendet, à Fort-de-France, a vécu mardi matin un exercice de sécurité inédit : une simulation grandeur nature d’alerte à la bombe, menée par les Forces armées aux Antilles en coordination avec la police nationale et l’Éducation nationale. Une opération d’ampleur, qui a mobilisé 358 élèves, leurs enseignants et les équipes de direction.
Un entraînement inédit au sein de l’académie
L’exercice a été organisé par le Groupe régional d’intervention de neutralisation, enlèvement et destruction des explosifs (GrIN NEDEX), qui intervient habituellement sur des menaces réelles. Pour la première fois, un établissement scolaire martiniquais testait ainsi une opération complète : déclenchement de l’alerte, évacuation des bâtiments, mise en sûreté des élèves, puis intervention des démineurs. Le protocole, parfaitement codifié, s’appuie sur le Plan particulier de mise en sûreté (PPMS), obligatoire dans tous les établissements. L’objectif : vérifier la capacité du collège à faire face à un événement majeur, qu’il soit d’origine naturelle, accidentelle… ou terroriste.
Certains élèves ont reconnu avoir été impressionnés. D’autres ont salué l’utilité de l’exercice, estimant nécessaire de « pousser davantage le réalisme » pour mieux se préparer. Les enseignants, eux, ont relevé quelques flottements, notamment lors du confinement initial et de l’activation de la cellule de crise, mais se félicitent d’une première expérience globalement réussie.
Une culture du risque désormais assumée
La direction du collège voit dans cet exercice un passage obligé pour renforcer la résilience des élèves et du personnel. Le secrétaire général, Olivier Merlini, insiste sur un point : savoir gérer ses émotions est aussi important que connaître les procédures. Le collège dispose d’ailleurs d’une classe « Défense et sécurité globale », régulièrement sensibilisée aux enjeux sécuritaires grâce à un partenariat avec un officier de réserve.
Cette initiative locale s’inscrit plus largement dans un contexte national de préparation aux crises. Le gouvernement a récemment publié le guide « Tous responsables », destiné à la population, pour faire face à une large palette de risques ; catastrophes naturelles, crises sanitaires, ruptures énergétiques ou menaces armées. En Martinique comme ailleurs, les autorités entendent désormais renforcer une culture de prévention et de préparation, afin que les établissements scolaires soient capables de réagir efficacement, face à l’imprévisible comme face à l’impensable.



