Martinique : une unité mobile déployée pour accélérer le remplacement des airbags Takata

Plus de 2 800 véhicules circulent encore en Martinique avec des airbags Takata défectueux, susceptibles d’exploser et de provoquer des blessures graves ou mortelles. Face à l’urgence, le concessionnaire CCIE déploie une unité mobile pour renforcer la sécurité des automobilistes.

Un dispositif exceptionnel face à un danger connu

Malgré une vaste campagne de rappel engagée depuis près de dix ans, 2 809 voitures des marques Toyota, Suzuki, Chevrolet et Lexus restent équipées d’airbags Takata en Martinique. Sous climat tropical, ces dispositifs se dégradent plus vite et deviennent potentiellement explosifs. Les accidents déjà recensés en Outre-mer et en métropole rappellent l’extrême gravité du problème.

Pour accélérer la prise en charge, le CCIE a mis en circulation une Unité Mobile de Sécurisation Takata. À bord d’une Toyota Yaris Cross clairement identifiée, des techniciens interviendront directement auprès des automobilistes dans toute l’île, sans rendez-vous. Le remplacement est immédiat, gratuit et dure moins d’une heure. Pour encourager la population à agir, un plein de carburant est offert jusqu’au 16 décembre après chaque remplacement.

Plus de 2 800 véhicules sont concernés : 2 288 Toyota, 458 Chevrolet, 67 Suzuki et 16 Lexus. Depuis le début de l’année, seulement 681 airbags ont été changés, un chiffre jugé insuffisant par le concessionnaire au regard des risques encourus.

Cette mobilisation intervient alors que la pression judiciaire s’accroît en France. Après Stellantis, trois autres constructeurs, Toyota, Volkswagen et BMW, sont désormais visés par des informations judiciaires pour mise en danger de la vie d’autrui et tromperie. Les juges cherchent à déterminer ce que les marques ont fait, ou omis de faire, lorsqu’elles ont été informées de la dangerosité du gaz propulseur utilisé par Takata.

Avec 1,7 million de véhicules concernés dans le pays, certains avocats parlent déjà du plus vaste dossier automobile jamais examiné par la justice française. En Martinique, l’enjeu est immédiat : remplacer chaque airbag encore en circulation pour éviter de nouveaux drames.