La nuit de dimanche à lundi a une nouvelle fois plongé Mangajou dans la peur. Vers 21h30, une bande venue de Sada a incendié plusieurs véhicules, vandalisé un magasin et agressé des habitants. Au petit matin, excédés par l’insécurité qui gangrène le village depuis des mois, les riverains ont érigé un barrage pour bloquer l’une des principales routes et réclamer une action immédiate de l’État. « On n’a pas dormi, on a dû se protéger nous-mêmes », confie un habitant.

Un sentiment d’abandon qui ravive les tensions

Selon plusieurs habitants, les assaillants étaient armés de machettes, de pierres et d’objets divers. « Ils sont venus pour terroriser », affirme un autre majorais, dénonçant des incursions répétées ces derniers jours. Quatre véhicules ont été retrouvés calcinés près du plateau sportif, scène devenue tristement ordinaire dans cette partie de l’île. La gendarmerie parle d’une « intervention en masse » et d’une vigilance renforcée sur le secteur.

Une réunion de crise s’est ouverte lundi matin à la MJC de Mangajou, en présence de représentants de la préfecture, de la mairie de Sada et de notables locaux. Les habitants, eux, préviennent : le blocage sera maintenu tant qu’aucune solution concrète ne sera apportée. À Mayotte, ces scènes réveillent le souvenir de la crise de 2024, lorsque des barrages massifs avaient paralysé l’île durant cinq semaines pour dénoncer l’insécurité et l’immigration clandestine.

Mangajou attend désormais un geste fort de l’État, convaincu que seule une présence régalienne accrue pourra ramener la paix dans ce village lassé de faire justice lui-même.

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