Après une semaine de chaos entre Mamoudzou et Dzaoudzi, les rotations de barges ont retrouvé leur cadence.
Le bras de fer engagé par les agents de la Direction des Transports Maritimes (STM), en grève depuis le 12 août, s’est conclu par un compromis scellé le 14 août et formalisé ce mardi 19 août par la signature d’un document d’engagement avec le Conseil départemental de Mayotte.
Le deal est simple : en échange de la suspension d’un marché contesté, lié au réseau de bus interurbain et à la billetterie multimodale, les grévistes reprennent le travail. La rencontre avec Abdoul Kamardine, conseiller délégué au dialogue social, a permis de désamorcer une crise devenue impopulaire, jugée incompréhensible par une grande partie des usagers.
Dans les faits, l’accord garantit que rien ne sera entrepris sans concertation préalable avec les agents ou leurs représentants. Le département a par ailleurs répété qu’aucune privatisation du STM n’était à l’ordre du jour et qu’aucun poste ne serait supprimé. Pour les fonctionnaires, l’assurance est double : pas d’abandon au profit du privé et, le cas échéant, toujours une passerelle pour réintégrer les services du département.
La suspension du marché s’accompagne d’une précision : aucune prestation ne sera réalisée et aucun ordre de service exécuté tant que le dialogue n’aura pas abouti. Les discussions doivent désormais s’élargir à la politique de transport interurbain et à la gestion future de la billetterie.
En attendant, les usagers reprennent leur souffle. Les barges, vitales pour les déplacements quotidiens et les voyageurs en transit, notamment en cette fin de vacances scolaires, circulent de nouveau normalement. La crise se solde donc par une victoire symbolique pour les agents, mais surtout par un retour à la stabilité pour les milliers de Mahorais tributaires du STM.
Photo : Frédéric Ducarme / Wikimédia (CC BY-SA 4.0)
Patrice Clech
Journaliste et analyste, il consacre ses travaux aux dynamiques politiques, sociales et culturelles des Outre-mer, qu’il explore avec rigueur et passion.