À Mamoudzou, la Société Immobilière de Mayotte (SIM) et l’association SOLIHA ont signé une convention inédite qui pourrait changer le visage du bâtiment sur l’île. Objectif : donner une seconde vie aux matériaux issus des chantiers de réhabilitation et amorcer une véritable filière locale d’économie circulaire.
Plutôt que de jeter portes, fenêtres, carrelages ou équipements sanitaires remplacés lors des travaux post-cyclone Chido, la SIM s’engage à les mettre à disposition de SOLIHA. L’association assurera le tri, la collecte et la revalorisation de ce matériel encore en bon état. Ces matériaux seront ensuite réemployés dans des projets de réhabilitation de logements précaires ou proposés à prix solidaire, contribuant ainsi à améliorer les conditions de vie de familles modestes.
Dès la première année, la convention fixe un objectif de 25 tonnes de matériaux détournés des bennes. Une démarche qui allie pragmatisme et vision : réduire les déchets, limiter la dépendance aux importations et créer des emplois locaux. Pour Ahmed Ali Mondroha, directeur de la SIM, il s’agit de transformer une contrainte en opportunité. Quant à M’niri Mchami, président de SOLIHA Mayotte, il souligne un partenariat « gagnant pour la SIM, pour nous, et pour tout Mayotte ».
Cette initiative démontre que la solidarité sociale et la responsabilité environnementale peuvent aller de pair. Elle incarne une voie de modernité pour Mayotte : bâtir autrement, avec moins de gaspillage et davantage de cohésion.