La colère monte à M’tsangamouji, dans le nord de Mayotte. Depuis le mardi 4 novembre, le collège de la commune est totalement bloqué par une cinquantaine d’enseignants, dont plusieurs n’ont toujours pas perçu leur salaire depuis plusieurs mois. Une situation jugée « inacceptable » par les professeurs, qui réclament une réponse rapide du rectorat.

Devant les grilles closes de l’établissement, les pancartes affichent un message simple : « Tout travail mérite salaire. » Certains enseignants sont directement touchés par les anomalies de paie, d’autres participent au mouvement par solidarité. « Nous attendons une proposition claire de nos supérieurs pour reprendre le chemin de l’école », a déclaré Bacari Abdourahim, professeur d’histoire, dénonçant un mépris institutionnel qui sape la motivation du corps enseignant.

Le rectorat de Mayotte, conscient de la tension, affirme avoir lancé une série de visites dans les établissements pour rencontrer les personnels concernés. Il promet un retour à la normale des versements dès novembre et décembre, mais ces annonces peinent à convaincre sur le terrain. À M’tsangamouji comme ailleurs sur l’île, le retard chronique de paiement des contractuels est devenu un symbole du dysfonctionnement administratif et du manque de reconnaissance du personnel éducatif.

Ce nouveau blocage illustre un malaise plus large qui traverse l’Éducation nationale à Mayotte : conditions de vie difficiles, précarité de nombreux agents et sentiment d’abandon. Alors que la rentrée scolaire est déjà marquée par des tensions, les enseignants rappellent que sans stabilité salariale, aucune école ne peut fonctionner durablement.

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