Dix mois après le passage du cyclone Chido, l’agriculture mahoraise tente de se relever. Si les cultures recommencent à verdir les collines, la reconstruction reste lente et coûteuse. Plus de 300 millions d’euros de dégâts ont été recensés sur l’ensemble du secteur, entre pertes de production, serres détruites et cheptels décimés.

Une reconstruction à la force du poignet

Partout sur l’île, les agriculteurs se battent pour redonner vie à leurs exploitations. À Combani, le maraîcher Laurent Guichaoua se souvient des mois d’épuisement à démonter et reconstruire ce que le vent avait emporté. Grâce à l’aide de volontaires et au soutien d’agences locales, il a pu relancer sa production. La solidarité a joué un rôle crucial : tronçonneuses envoyées par la FNSEA, salaires maintenus pour les éleveurs, aide exceptionnelle de 380 000 euros à l’abattoir de volailles, chacun a mis la main à la pâte pour sauver la filière.

Malgré les aides de l’État et du département, beaucoup d’exploitants ont dû trouver un second emploi pour survivre. La Chambre d’agriculture estime qu’un tiers d’entre eux cumulent aujourd’hui plusieurs activités. Certaines filières, comme la vanille ou les cultures arboricoles, mettront encore des années à se reconstruire, tandis que la banane et le manioc reprennent timidement.

Les professionnels plaident désormais pour une “agriculture post-cyclone”, plus résiliente et tournée vers la souveraineté alimentaire. De nouveaux labels “produit de Mayotte” sont en préparation pour valoriser les productions locales. Si les plaies du cyclone restent visibles, la volonté de reconstruire l’économie agricole mahoraise demeure intacte : à Mayotte, la terre continue de nourrir les hommes, envers et contre tout.

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