Le nouveau rapport « Global Tipping Points 2025 », signé par 160 scientifiques internationaux, estime que les récifs coralliens tropicaux d’eaux chaudes ont franchi un point de bascule. À environ +1,4 °C par rapport à l’ère préindustrielle, ces écosystèmes entrent dans un dépérissement durable.

À Mayotte, le constat est concret : après deux années de blanchissement massif aggravées par le passage du cyclone Chido, une étude du Parc naturel marin évalue en moyenne à 66 % la part de coraux morts, avec une perte de recouvrement de 35 %. Les coraux, affaiblis par la chaleur, expulsent les micro-organismes qui les nourrissent et blanchissent avant de mourir. Le cyclone a ensuite broyé des récifs déjà fragilisés. Conséquence immédiate pour le 101e département : une protection côtière affaiblie face aux houles et cyclones, et des effets attendus sur les communautés de poissons dont dépendent pêche, tourisme et emplois locaux.

Préserver le lagon

Les services de l’État et le Parc insistent sur la réduction de la pression humaine dans le lagon pour sauver ce qui peut l’être. Les projets sensibles, comme l’usine de dessalement d’Ironi Bé pointée pour ses rejets de saumure, doivent être encadrés avec des garanties techniques strictes et des contrôles renforcés. Protéger le récif n’est pas une option idéologique : c’est une condition de sécurité littorale et d’activité économique durable.

À un mois de la COP de Belém, l’avertissement est clair : si le seuil de +1,5 °C est franchi sans baisse rapide des émissions, la vaste majorité des coraux tropicaux sera condamnée. Mayotte illustre déjà, à échelle française, ce que signifie un « point de bascule » pour la vie quotidienne d’un territoire ultramarin.

Mayotte : récifs coralliens au point de bascule, l’alerte mondiale confirmée sur le lagon

 

Mayotte : récifs coralliens au point de bascule, l’alerte mondiale confirmée sur le lagon

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