Thani Mohamed-Soilihi, ministre délégué à la Francophonie depuis 2022, laisse sa place dans le gouvernement Lecornu 2 à la députée Renaissance Éléonore Caroit. En vertu de la règle, il retrouve son siège de sénateur de Mayotte. Déjà chef de file du parti d’Emmanuel Macron pour les municipales à Mamoudzou, il revient au cœur du jeu politique mahorais.
Un contexte électoral marqué par la poussée RN
À Mayotte, le Rassemblement national s’impose comme une force majeure. Lors de la présidentielle 2022, Marine Le Pen a mené le second tour avec près de 60 % des suffrages, un succès inédit dans un département ultramarin. L’élection de Anchya Bamana à l’Assemblée nationale en 2024 dans la 2ᵉ circonscription a confirmé cette dynamique. Face à ce basculement, Renaissance et la majorité présidentielle doivent désormais convaincre un électorat acquis au discours sécuritaire et identitaire porté par Marine Le Pen et Jordan Bardella.
Un retour stratégique au Sénat
Thani Mohamed-Soilihi, premier mahorais à être entré au gouvernement, ne revient pas pour conserver ses prérogatives ministérielles, mais pour garder une visibilité nationale. Son expérience au gouvernement, notamment à l’international, et son engagement pour le territoire peuvent lui offrir une plate-forme de légitimité. Dans cette configuration, le présidentiable RN dispose déjà d’un socle électoral ancré : le renouvellement des cadres locaux, la mobilisation citoyenne, la clarté du projet politique sont les leviers à activer pour contenir cette ascension.
Mayotte reste une île-laboratoire politique : le retour de Thani Mohamed-Soilihi au Sénat ne sera pas seulement un retour institutionnel mais un pari renouvelé dans une île où l’enjeu de la fidélité à la République est plus que jamais mis à l’épreuve.



