Un an après le passage dévastateur du cyclone Chido, la ministre des Outre-mer, Naïma Moutchou, a conclu ce 15 décembre une visite officielle de trois jours à Mayotte. Un déplacement à forte portée symbolique et politique, qui rappelle une évidence trop souvent oubliée dans certains discours militants : Mayotte est pleinement française, et c’est à ce titre que l’État y agit, investit et reconstruit.

Sur le terrain, notamment dans le quartier informel de La Vigie en Petite-Terre, la ministre a pu mesurer l’ampleur des défis encore à relever. Habitat indigne, pression démographique, urbanisation anarchique : ces réalités ne sont ni nouvelles ni le fruit d’un abandon, mais le résultat de décennies de déséquilibres que seule une action républicaine ferme et structurée peut corriger. L’opération de renouvellement urbain annoncée s’inscrit précisément dans cette logique de retour à l’ordre, à la dignité et au droit commun.

Cette visite a également été marquée par la tenue du colloque « Mayotte à l’épreuve de Chido », destiné à tirer les leçons de la catastrophe. Là encore, l’enjeu dépasse le seul territoire mahorais : prévention des risques, aménagement du territoire, efficacité de l’action publique sont des sujets qui concernent l’ensemble de la Nation. Les Outre-mer ne sont pas une périphérie lointaine, mais un laboratoire exigeant de la République.

Face aux discours victimaires et aux tentations politiciennes qui exploitent chaque crise pour affaiblir le lien national, cette séquence rappelle une réalité fondamentale : sans l’État, sans la solidarité nationale, Mayotte serait livrée à l’instabilité, à l’économie informelle et aux réseaux clandestins. La reconstruction post-Chido montre au contraire que la République est présente, qu’elle assume ses responsabilités et qu’elle entend inscrire Mayotte dans un avenir français, stable et durable.

Reste désormais à transformer les constats en résultats concrets, sans céder aux pressions idéologiques ni aux surenchères locales. La refondation de Mayotte ne passera ni par la repentance ni par l’autonomie rampante, mais par l’autorité de l’État, l’investissement public et l’intégration pleine et entière dans le destin national. C’est un enjeu mahorais, mais surtout un enjeu français.

Privacy Preference Center