À une dizaine de jours de l’évacuation prévue, les migrants installés à Tsoundzou ont organisé une opération de nettoyage du site ce dimanche 12 octobre. Congolais, Somaliens, Burundais, Rwandais ou encore Yéménites se sont unis pour ramasser les déchets et dégager la rivière attenante, espérant laisser derrière eux une image digne. « On veut montrer qu’on peut respecter la nature et qu’ici, des êtres humains vivaient », explique Alain Tshipanga, président de la communauté congolaise de Mayotte.

La préfecture a ordonné le démantèlement du camp sous dix jours, après avoir recensé environ 650 occupants répartis dans 200 abris précaires. Cette installation s’était formée dans le sillage du cyclone Chido, qui avait déjà provoqué une série d’évacuations et accentué la crise migratoire sur l’île.

Des associations locales, comme Surfrider Mayotte, ont prêté main-forte aux exilés. Les bénévoles ont constaté l’accumulation de déchets dangereux, notamment batteries et ferrailles, témoignant de conditions de vie déplorables.

Si la démarche des migrants se veut pacifique et respectueuse, elle révèle surtout un désespoir silencieux. Beaucoup affirment ne pas savoir où dormir après l’évacuation, faute de places dans les hébergements d’urgence. D’autres attendent toujours une réponse à leur demande d’asile, ralentie depuis le passage du cyclone.

Le geste de nettoyage n’efface pas la gravité de la situation, mais il rappelle, dans ce territoire sous tension, que l’urgence humanitaire doit aller de pair avec la fermeté républicaine. La France ne peut tolérer des camps insalubres, mais elle ne peut pas non plus ignorer la détresse humaine de ceux qui y survivent.

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