Une affaire criminelle majeure reste en suspens à Wallis et Futuna. La cour d’appel de Nouméa devait examiner, il y a un mois, le procès en appel d’un meurtre commis à Wallis en novembre 2021. L’audience, dépaysée en Nouvelle-Calédonie, n’a finalement pas eu lieu et aucune nouvelle date n’est encore arrêtée, tandis que la défense conteste frontalement ce transfert.
Un acquittement à Mata Utu, un appel du parquet, puis l’impasse
Un père de famille est accusé d’avoir mortellement frappé son voisin à coups de marteau à la base du crâne. Avec l’aide de son fils, il aurait ensuite déplacé le corps dans un champ. Selon les éléments du dossier, l’origine du drame serait un conflit foncier, autour d’un terrain occupé par l’accusé mais revendiqué par la victime.
En première instance, le procès s’est tenu à Mata Utu en août 2024. Le ministère public avait requis quinze ans de réclusion criminelle. Pourtant, la cour d’assises de Wallis et Futuna a acquitté le père et le fils, alors même qu’ils reconnaissaient les faits. Le parquet a fait appel, ouvrant la voie à un second procès, prévu le 24 novembre 2025 à Nouméa.
Le choix du dépaysement avait été justifié par la volonté de garantir un procès « serein » et des conditions d’examen jugées optimales. Mais ce transfert est précisément au cœur de la contestation actuelle : les avocats de la défense estiment qu’un procès en appel doit se tenir sur le territoire, à Wallis et Futuna, et demandent une relocalisation à Mata Utu. Résultat : l’audience a été reportée, et l’attente se prolonge.
L’accusé principal encourt jusqu’à trente ans de réclusion criminelle. Son fils risque trois ans d’emprisonnement, notamment pour modification de scène de crime et recel de cadavre. Dans un territoire où les équilibres sociaux et fonciers sont souvent sensibles, cette affaire illustre une tension permanente : rendre la justice au plus près des faits, sans sacrifier les garanties d’un procès équitable.



