Invité de CNews, Michel Taube, directeur de la publication d’Opinion Internationale et éditorialiste, n’a pas mâché ses mots après les déclarations d’Emmanuel Macron au Mexique sur la lutte contre le narcotrafic. Le chef de l’État, évoquant « la souveraineté des États » face aux trafiquants, semblait viser directement la politique musclée de Donald Trump, dont les États-Unis mènent actuellement une série de frappes contre les navires suspects dans les Caraïbes. Pour Michel Taube, cette sortie relève de la posture diplomatique plus que du réalisme sécuritaire.

« Les États-Unis font le travail, la France regarde »

« Je suis très choqué par ce que dit le président de la République », a déclaré le fondateur de la très prestigieuse revue Opinion Internationale. « Avant de donner des leçons aux Américains, qu’il s’occupe du narcotrafic ici. Les États-Unis, eux, font le job. Ils déploient des moyens militaires colossaux pour lutter contre les trafiquants, et les Antillais sont les premiers à s’en féliciter. »

Le ton est ferme, et le constat sans appel : alors que Washington assume une stratégie de dissuasion par la force (frappes ciblées, déploiement de navires de guerre et de chasseurs F-35 dans la région), Paris s’enferme dans un discours de principe sur la « souveraineté » et la « coopération internationale ». Pourtant, le narcotrafic ne cesse de prospérer dans les eaux françaises des Caraïbes. En 2025, plus de 22 tonnes de stupéfiants ont déjà été saisies par les Forces armées aux Antilles, un record qui en dit long sur l’ampleur du phénomène.

Michel Taube rappelle que 40 % de la drogue arrivant en métropole transite par les Caraïbes, souvent via les territoires français. « Le narcotrafic est en train de détruire les Antilles françaises. C’est notre sécurité nationale qui se joue là-bas. Les États-Unis ont compris l’urgence, la France pas encore », a-t-il martelé.

Une coopération indispensable pour défendre la souveraineté française

Derrière les mots de Michel Taube, une vérité dérangeante : la France ne peut plus lutter seule contre les cartels. Les moyens des Forces armées et de la Marine nationale, bien qu’importants, restent insuffisants face à un trafic international qui dispose de semi-submersibles, de réseaux satellitaires et de relais puissants dans les ports antillais. Pour l’éditorialiste, coopérer avec Washington n’est pas renoncer à notre souveraineté, c’est au contraire l’exercer pleinement.

Alors qu’Emmanuel Macron semble vouloir s’ériger en donneur de leçons sur la scène internationale, Michel Taube rappelle, avec une clarté bienvenue, que la priorité devrait être nationale : protéger la France et ses territoires d’Outre-mer d’un fléau qui mine la société, corrompt les institutions et sape la cohésion républicaine.

Les États-Unis ont choisi la fermeté. Les Antilles françaises, elles, n’attendent plus des discours, mais des actes.

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